LE SAMEDI 25 NOVEMBRE 2006 EST CONSACRE
AUX FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES.
Mais qu'est-ce que tu fais là, dans cette rue déserte,
la nuit, seule, t'es paumée et tu cours à ta perte.
Ce soir, il a crié, hurlé, t'as menacé
et encore une fois a voulu te frapper!
Mais c'coup là t'as refusé de te laisser bafouer;
t'en as vraiment trop marre d'être sans cesse humiliée.
Alors tu t'es sauvée et t'as claqué la porte,
t'es partie en criant''que le diable t'emporte!''
puis t'as courru, en larmes, sans pouvoir t'arrêter,
dans les rues de la ville, longtemps tu as erré.
T'as pas pris ta sacoche,
t'as pas pris ton mobile,
t'as pas un sous en poche,
tu te sens si fragile.
T'irais bien chez les flics...
ah non faut pas qu'tu y ailles,
ca d'viendrait dramatique,
t'as trop peur des représailles...
Pourtant tu te souviens comme il était gentil
quand tu l'as rencontré, quand vous étiez amis :
vous aimiez les mêmes choses,
vous disiez les mêmes mots,
même qu'il t'offrait des roses!
Dans ses bras t'avais chaud,
tu te sentais protégée...
mais que s'est-il passé!
tu n'te rappelles même pas
comment, quand et pourquoi
le calvaire a commencé,
ça s'est fait doucement,
insidieusement,
par le première insulte,
par le premier gros mot,
par la toute petite chose qu't'as pas fait comme il faut,
puis la première gifle, celle qui t'as sidérée
au point que t'as même pas pensé à t'rebiffer.
Mais le pli était pris, après t'as plus osé.
Et plus les jours passaient et plus le temps filait
et plus tu ressentais la culpabilité.
Pourtant c'était pas toi qu'avais tord, tu le sais!
Mais ta confiance en toi peu à peu s'est usée.
Heureusement ton instinct t'as crié : '' il faut fuir,
il faut te reposer, il te faut réfléchir...''
Tu cherches un refuge dans le coin d'un portail,
t'en peux plus, tu t'assois, tu pleures et tu défailles...