dulce pontes

il faudra plus d'un post pour Dulce!

mais je voudrais vous partager une petite virée dans l'univers qu'elle a su partager avec Ennio Morricone (et oui). navrée c'est portugais (dommage, je suppose qu'il y a ici plus de forumeurs anglophones que lusophones).

voici la petite dame:



voici le petit site où faire un tour (c'est avec extraits sonores, gâtés que vous êtes).

http://www.dulcepontes.oninet.pt/entrada.htm

je vous reparlerai d'Elle. pour commencer, c'est déjà un joli clin d'oeil.

m-menina

pour aller plus loin (ou remonter aux sources), un clic sur le lien suivant pour faire un bon premier pas sur le Fado et les voix actuelles (si ce n'est déjà fait).

http://www.bibliomonde.com/pages/fiche-geo-donnee.php3?id_page_donnee=202

chapeau à ce site et à ses créateurs, selon moi hyper bien fait, il présente une belle fourchette de pays par un petit bout de lorgnette ludique et mine de rien sérieux!
n'hésitez pas non plus à surfer dessus, par exemple, allez voir du côté:

littérature, Fermando Pessoa (le livre de l'intranquilité, c'est incontournable, mais franchement faut le vouloir!), Miguel Torga (la création du monde, c'est suffoquant), josé saramago (le dieu manchot, s'il ne doit n'y en avoir qu'un, que ce soit celui-là), antonio lobos antunes (en vrac, n'importe quoi, rien n'est à épargner) ....

histoire, grande, qui a forgé un temps la face du monde, puis sombre et muette avec ses colonies, son salazarisme, maintenant bouleversée par le monde entier que le pays tente de rattraper (avec plus ou moins de bonheur)...

cinéma avec manoel de oliveira...

tourisme: lisbonne, les villes majeures, les îles...

et puis tout le reste: images, coutumes, langue, saudade, politique ....

on l'aura compris je suis :
m-luso-dépendante

Bonjour,

J'ai seulement entendu un reportage - désolé à la TV - sur une interprétatrice de Fado. Elle était un peu âgée, des yeux profonds, des traits marquées. Mais, son rythme, sa voix, ses gestes lents, m'ont envahi comme certaines musiques improvisées tziganes. Depuis, j'ai entendu une jeune interprète, mais, non, il manquait la magie du talent. Tout le monde peut chanter du rock'n'roll, mais personne ne remplacera Elvis.
Le fado est en ce moment sur la vague, mais j'aimerai que l'on ne fabrique pas du fado star-ac, s'il vous plait.... please, pitié, un peu de respect pour les gens de talent.

Carpe diem

Loustik

hello la miss,


- je sais pas pour vous mais je n'arrive pas à aller sur le site que tu donnes la miss


http://www.bibliomonde.com/pages/fiche-geo-donnee.php3?id_page_donnee=202

john-doe, pour le site , j'y accède sans aucun problème, je ne sais que te dire! essaie de nouveau à l'occasion car il me semble que ça en vaut le coup. (ou peut-être passe par un moteur de recherche!)

Dulce n'est pas un produit commercial, elle n'a pas surgit d'un studio d'enregistrement comme ça, avec de gros moyens tentant d'exploiter une 'vague' quelconque, derrière ce petit bout de femme il y a des années de travail et de vécu, il y a la densite que ne pourra jamais avoir une génération pré-fabriquée.
et elle est loin d'être la seule, le portugal est un pays qui chérit ses voix, et alors que nous français changions notre regard sur ce petit territoire du bout de notre monde avec la grande amalia, de multiples autres artistes ont vécu et ont tissé cette musique et ses paroles, c'est faire bien peu de cas de tout cela que de le passer sous silence. qu'on ne s'y trompe pas ce n'est parce que certaines voix portugaises connaissent en ce moment un regain de popularité qu'on peut s'autoriser à penser qu'elles sont creuses et sans passé, ce serait une grave erreur!
chacune de ces dites têtes d'affiche ont leurs particularités et leur chemin, ceux de Dulce sont impressionnants, il suffit peut-être de se pencher plus avant pour s'en rendre compte.

madredeus, missia, cristina branco and co... sont des noms peut-être nouveaux ici, mais juste ici, leur talent, puisque talent il y a indubitablement, a été reconnu dans le berceau même de leurs pairs, le regard que nous pouvons porter sur cela me semble disons moindre.

le fado est un art populaire qui possèdent deux visages, celui de cette vie simple de quartiers peu favorisés des villes du littoral et celui d'un monde de culture à la limite du romantisme peut-être, cultivé dans les règles d'un art longuement étudié par la jeunesse universitaire de coïmbra (reconnaissable à leur petite manie de s'envelopper de capes noires pour les hommes, de grands châles noirs pour les femmes).

pour finir avec ce post, j'ai envie de dire que le chant et la danse au portugal sont restés très en vogue, qu'il n'est pas 'vieux jeu' pour les jeunes d'apprendre, de s'approprier et d'exécuter leur folklore et surtout qu'il n'est pas rare d'entendre des villages entiers s'entre-appostropher via d'interminables chants en réponses lors des ferias...

j'espère que ce post aura donné l'envie de voir plus loin, entendre autrement, si ce n'est le cas j'aurai échoué et ne pourrai m'en prendre qu'à moi-même.

le fado de coïmbra:


missia chante le fado à coïmbra:


le fado de l'afama (quartier de lisbonne):


m-saudade

Bonjour,

Le post de m est plus complet, plus ecclectique et me pait beaucoup, même si je suis projeté sur mon miroir.



Désolé, je ne connais pas le fado (ou si peu) et j'ai dit que les jeunes n'ont pas de talent, du moins celui de leurs anciens; ils ont d'après le post de m fait évolué ce fado, et moi qui dit que c'est "les jeunes qui doivent construire leurs valeurs", je me sens moche.
Il faut que je me donne le temps de découvrir sur ce "mode de vie", mais le choc entre les deux voix citées plus haut m'a tellement subjugué par leurs vibrations différentes, qu'il me semble que je suis resté soudain immobilisé par le post de m, comme s'il m'avait ancré dans une époque temps, que le drap du tableau de Dorian Gray ne se souleve pas trop vite.


Il faut que je me donne tu temps pour savoir si je dois entrer dans ce que disais le post de m

Citation :

"vouloir faire du médium, automatiquement revient à un résultat médium. est-ce ce que nous voulons? est-ce la seule chose à faire?"

.

Si certains ont trouvé leur justification, je n'y ai pas trouvé la mienne.

En attendant, je vais écouter un peu de fado, en espérant que le drap ne tombe pas tout à fait.



Loustik

je ne suis pas non plus une spécialiste du Fado, ni de la musique arrivée tardivement dans ma vie. j'aime le Portugal à bien des égards, harmoniques compris.
loustic, si je peux t'être d'une quelconque utilité dans tes premiers pas vers cette musique ce sera avec plaisir. n'hésite pas.

je voudrais revenir sur l'impression que tu as eu de ces deux voix si différentes:

tout d'abord , elles le sont, d'une façon évidente, comme le sont également en grande majorité, les accompagnements qui les secondent.
Amalia Rodrigues (car il semblerait bien que ce fut elle) avait une voix de peuple, de rocaille voilée et sans vouloir faire de cliché forcément, elle appartenait à ce fado des rues. (mal famées... ce chant est aussi celui des filles de marins...).
Dulce a un cheminement plus moderne et se sert de sa voix pour élargir le territoire de cette "nostalgie" toute portugaise appelée le "Saudade" (mais qui n'a en fait pas de traduction, comme beaucoup de subtilités). je crois que Dulce vit dans un monde plus large, sa voix colporte des concepts multiples et foisonnants, que ce soit dans l'hommage rendu aux poètes ou sa prise de position sur des faits politiques. je crois également qu'elle ouvre son art sur le monde en fédérant des duos, en cela peut-être, oui, est-elle bien ancrée dans son siècle et son merchandising...

ce qui m'importe, et je m'en rends compte est d'essayer de transmettre une poésie, celle ressentie dans ces textes, la langue portugaise est inventive et se prète bien à la forme chantée ou déclamée, mais je suis consciente qu'il est difficile de l'apréhender sans la connaître!
il existe des traductions en ligne bien entendu, mais tout comme on a pu me tenir la main pour entrer dans cette sphère, faudrait-il qu'on tienne la vôtre...

je ne peux que formuler le voeux que l'imagination sera comblée parfois et que la curiosité de tous aura été éveillée.

m-propose

Bonjour,

Nous ne pouvons refuser ton offre généreuse de guide dans cette sphère apparemment si complexe. Il me semble me trouver projeté en arrière de quelques années où j'ai appris à découvrir ce qu'était le jazz et ses évolutions.
Personnellement, j'aimerai bien commencer par Rodrigues, car, j'en ai encore le coeur serré, la chair de poule me paralysant comme un hypnotique puissant. Mais nous te laissons juge de ce qui est le chemin le plus accessible pour des néophytes comme nous.

Encore merci de ta généreuse proposition

Loustik

Amalia, figure emblèmatique en effet, qui a su ouvrir les frontières de son tout petit pays...
Amalia, ombre et lumière, je te conseille un site que je trouve personnellement bien fait car il a le mérite (non moindre à mon sens) de concilier densité, poésie et présentation.

lien (site incomplet encore):
http://portugalmania.com/culture/amalia/index.htm

voici ce premier lien pour que tu passes du rêve à la connaissance, mais le souhaites-tu vraiment? des fois, les idées qu'on se fait sont préférables à la réalité. tu vas entrer dans un mythe, c'est fragile un mythe finalement.
l'histoire d'Amalia que tu vas peu à peu découvrir, peut-être changera ton regard, cela a changé le mien, partons donc du fait qu'il y a toujours un "avant" et un "après", le fameux "maintenant, je sais". ( dictature de Salazar, un rôle à jouer... et ...)
j'ai vu, entendu une seule fois Amalia en "live", et ce fut comme pour Barbara, l'impression que cette femme sur la scène volait en quelque sorte l'être immatériel de mes instants passés.
un jour, un voile se pose sur une voix et cette voix se brise.

pour une vue complète de la bio et naviguer autour d'elle, wikipedia encore offre un bon départ.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A1lia_Rodrigues


voici un premier pas posé, bemvenido!

Bonjour,

Un peu plus et j'allais oublier mon rituel bonjour, mais qui s'en préoccupe si ce n'est ma discipline de politesse gravé dans le plus beau des Carare.


Merci pour ces infos supplémentaires, ces liens. Tous ceux qui seront curieux n'auront pas de difficulté à trouver, s'ils veulent vraiment trouver. Tout est un histoire de temps, voilà que je boucle sur ce vinyle qui tourne encore.


Loustik