Il se cache l’animal. Il se cache pour souffrir, pour soigner ses blessures, il se cache pour mourir. Il se terre au plus sombre des taillis, entre les pierres et dans les eaux noires et mortes. Il s’évanouit du reste du monde, dans sa prison de solitude pour agir, assumer et atteindre l’autre part de lui.
L’homme, animal super évolué, se cache en lui-même. Quand le soleil reste pâle en plein été, quand ses mains perdent le sens de là où naît le vent, le sens de là où file l’eau. Quand ses rires puis ses paroles s’engorgent et s’épuisent avant même d’avoir trouvé leur souffle, quand ses pas lourds se heurtent au moindre caillou du chemin… Tu verras qu’un beau matin fatigué, il ira s’asseoir sur le trottoir d’à côté…
Trouver des taillis, des fourrés, des interstices d’eau stagnante, des gouffres de roches sombres… en lui-même. Il sondera l’infini, le désert, la peur, la crainte de n’avoir plus peur, l’ennui de lui, l’ennui des autres. Il touchera la frontière, il reviendra, il ne reviendra peut-être pas…
Qui sait si du fond de son refuge une voix presque sienne ne le surprendra pas, là où il s’y attend le moins, pour que d’un hochement de tête, il pactise avec le temps et se dise « après tout… pourquoi pas ? »
Puisque plus rien n’a d’importance, les petites choses valent les grandes ; les peines - les joies ; les nouvelles des autres – sa distance …
Il faut savoir cueillir, comme un brin cassant de mimosa en fleur, l’impalpable élan qui alors traverse l’esprit, pousser la porte de fer, laisser sortir son regard, attraper un bonjour au passage et se mettre à fredonner un vieil air oublié….
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Paroles Louis Aragon. Musiques Léo Ferré 1961 – Les chansons d’Aragon chantées par Léo Ferré –
Je chante pour passer le temps
Petit qu'il me reste de vivre
Comme on dessine sur le givre
Comme on se fait le cœur content
A lancer cailloux sur l'étang
Je chante pour passer le temps
J'ai vécu le jour des merveilles
Vous et moi souvenez-vous-en
Et j'ai franchi le mur des ans
Des miracles plein les oreilles
Notre univers n'est plus pareil
J'ai vécu le jour des merveilles
Allons que ces doigts se dénouent
Comme le front d'avec la gloire
Nos yeux furent premiers à voir
Les nuages plus bas que nous
Et l'alouette à nos genoux
Allons que ces doigts se dénouent
Nous avons fait des clairs de lune
Pour nos palais et nos statues
Qu'importe à présent qu'on nous tue
Les nuits tomberont une à une
La Chine s'est mise en Commune
Nous avons fait des clairs de lune
Et j'en dirais et j'en dirais
Tant fut cette vie aventure
Où l'homme a pris grandeur nature
Sa voix par-dessus les forêts
Les monts les mers et les secrets
Et j'en dirais et j'en dirais
Oui pour passer le temps je chante
Au violon s'use l'archet
La pierre au jeu des ricochets
Et que mon amour est touchante
Près de moi dans l'ombre penchante
Oui pour passer le temps je chante
Je chante pour passer le temps
Oui pour passer le temps je chante
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Bonjour à tous, j’espère que vous allez bien et que vous connaissez de ces moments magiques où derrière la fatigue et l’ennui, pointe le jour des merveilles.
m-de loin