Oncle Archibald était natif
Du septième jour de juillet,
C'est un détail, juste une griffe
Anecdotique dans l'extrait
D'état-civil. Dans sa famille,
Il était le septième enfant,
Après six innombrables filles,
Un cadeau tardif, cependant...
En classe, on le nommait Archi,
Ses soeurs l'appelaient l'archiduc,
Même parfois, par jalousie,
Disaient qu'il avait belle nuque.
Archibald quitta son pays
Pour travailler comme soudeur
A l'usine, car l'industrie
Payait mieux les bras travailleurs
Que le fermage bourguignon...
Son père en eut quelques ulcères,
Mais il quitta son air grognon
Le jour de son anniversaire,
Quand Archibald lui envoya
Invitation à son mariage.
Pour le jour chacun enterra
Ses rancoeurs, ses boycottages.
Il vint ensuite une maison,
Au numéro sept de la rue,
Puis un bien bel et gros garçon
Qui conquit son aïeul bourru,
Tant il ressemblait à son père.
Il est né, encore un détail,
A sept heures, un jour d'hiver,
Après un pénible travail.
Archibald eut, comme un éclair,
L'intuition que le nombre sept,
Avait des vertus salutaires,
Et d'un coup se mit dans la tête
D'accélérer de son destin
Les signes de l'astrologie.
Il décida, d'un air certain,
Par une belle après-midi,
D'aller quérir, à l'hippodrome,
Une fortune magnifique.
C'était comme on dit, le syndrome
Qui lie l'argent et la folie.
Il plaça ses économies
Sur le numéro sept, Cador.
Avec son jockey de génie,
Il lui rapporterait de l'or.
La course fut interminable,
Archi rouge devenait blême,
Et sur la pelouse coupable,
Le sept est arrivé septième...
©M.KISSINE