Equeuter les haricots
Quel bonheur cela peut être d'équeuter à nouveau, aprés tant d'années sans l'avoir pratiqué, des haricots verts.
La casserole et la serviette disposés devant soi, à peine le geste recommencé et je me retrouve dans la cuisine maternelle.
La radio en sourdine semble être la même( même sans être sur radio nostalgie).
Le soleil matinal qui pénetre timidement encore par la fenêtre.
Le petit bruit si léger lorsque la queue se brise n'a pas changé non plus, la même sensation de douceur trés légèrement veloutée sur les doigts.
Le geste trés vite essayé de les prendre et les tenir deux par deux en alignant les queues dans le même mouvement, pour pouvoir les sectionner du même geste.
Un petit coup d'oeil qui tente de jauger presque à chaque fois combien et pour combien de temps il en reste. Estceque cele va être trop long ou trop court, on ne le sait pas encore, et cela fait aussi partie du plaisir.
Et parfois la surprise de découvrir l'un ou l'autre déjà équeuté, surement lors du ramassage lorsque ce n'est que l'un des bouts, ou parce qu'il vous avait échappé (ou bien vous êtiez vous trompé de récipient lorsque vous l'avez déposé ) si les deux bouts sont déjà cisaillés.
Eh bien voilà un exemple de petit texte que l'on ne peut pas raconter sans le vivre,ou l'avoir vécu trés intensément.
Et c'est bien en cela que l'écriture rattache à la vie, elle devient la vie même.
Cnior