Nous sommes allés voir, hier aprés midi, comme prévu
The Artist
C 'est bien un grand film, tout en nuances, non dit, retenue et humour malgré tout, mais pas un humour genre "télé" ( réalité) un humour élégant et brillant.
et comme on disait pour les films à sensation: du sentiment, de l'action, du suspense .............
Voici les impressions que j'en ai retenues, comme ca vient au fil (m) du récit pourrai je dire.
Dans les premieres minutes deux anachronismes m'inquietent un peu :
un "Fuck" bien évident ( par l'héroine, de plus) et ensuite un "Yesss" (en serrant les poings vers le bas, comme le font les jeunes souvent) peu aprés, et trés appuyé aussi, me font craindre des anachronismes de mauvais gouts et qui me decevraient si trop nombreux.
Mais c'est bien là les seuls, fort heureusement, était ce volontaire pour que l'on s'en inquiete, le reste du film est si adroit que l'on peut se poser la question, je prefere d'ailleurs y voir un clin d'oeil aux rôles habituels de Jean Dujardin.
De toute facon, on se prend trés vite au jeu grâce à une excellente mise en image N et B pas du tout appuyée, ni sautillante, et au talent de tous les acteurs, les seconds roles (le metteur en scene, l'epouse, le majordome et d'autres) sont également de grands roles, avec pour chacun d'entre eux de grandes et belles scènes.
Une des premieres interrogations que j'ai eue concerne le nom du héros, ce nom de Georges Valentin, serait ce un hommage à Maurice Chevalier (pour sa celebre chanson: elle avait de tous petits têtons, valentine ...) puisqu'il fut comme chacun sait, un des seuls artistes francais de l' époque à avoir été reconnu à hollywood.( En passant, une remarque; le celebre panneau HOLLYWOOD planté sur la colline est d'ailleurs ici HOLLYWOODLAND, comme il l'était au début, promotion pour des ventes d'appartements)
Ensuite je trouve trés vite que Berenice Béjo (malgré que j'aime beaucoup Jean Dujardin parfait encore dans ce role) méritait peut être tout autant une distinction honorifique pour son role, elle s'integre peut etre mieux encore que lui (à mon gout) dans ce style d'expressions cinématographique, elle est absolument parfaite de bout en bout, surtout que le sujet permet évidemment d'y jouer les sentiments comme on le faisait dans les films de cette époque avec toutes les exagérations qui y étaient alors naturelles, et ils les jouent tous deux à la perfection, sans y etre lourd ni superficiel.
Des nombreuses astuces de mise en image sont trés réussies, comme cette larme qui lors d' un moment d'émotion cher au cinéma, a coulé sur sa joue mais qui ne nous apparait sur l'écran que lorsque l'angle de vue tournant progressivement, nous la fait apparaitre soudain suite au nouvel angle d'éclairage du visage.
On tient là un des plus beaux effets du film et il y en a de nombreux.
Plusieurs scènes sont bien entendu, (mais attention, c'est du muet) Ok c'est pomis je ne ferai plus d'humour facile dans cette chronique ...
Donc ces scenes sont des citations de films célèbres comme vous avez du le lire, mais c'est aussi Berenice Béjo qui a droit à une scène mythique ( de music hall) cette scene fameuse d' un costume sur un cintre (celui du héros) qu'elle anime en passant le bras dans la manche et se (nous) joue une scène d'amour enlacée par son propre bras et c'est là aussi, un autre moment de grâce du film.
Comme je vous l'ai dit, plusieurs scenes jouent sur l'anachronisme, mais en nous faisant bien comprendre qu'on peut ne pas être dupe.
Et il fallait oser et quel bel hommage au cinéma du coup.
Par exemple, ce moment ou durant quelques images, le son revient pour le héros ( et bien entendu, cela est anormal pour lui ) et le perturbe, et nous aussi, du coup et on y perd nos reperes, et cette scene est trés habilement inséré dans un rêve du héros ( je ne vous en dit pas plus pour ne pas vous en faire perdre la saveur si vous y allez).
D' autres scenes sont des citations de grands films comme je vous l'ai dit (et ma culture ciné n' étant pas immense, j'ai du en louper moi même) mais par exemple celle de l'incendie dans sa chambre rappelle de nombreux films où l'effet du feu était encore tres utilisé à l'epoque du muet. Chaplin, Linder en ont usé et joué, sans parler des grands Mélies, Eseinstein ou Murnau. Et elle est ici jouée avec une virtuosité impressionnante par Jean Dujardin. De plus sa longueur rappelle, sans aucun doute volontairement, certaines "longueurs" fréquentes à cette époque où il fallait profiter de l'effet au maximum.
Egalement cette autre scène, ( on n'en finirait pas d'en citer, il y a aussi la scene de la rencontre dans la foule à la sortie de la salle ) scene donc, dans laquelle de nombreuses bouches rient, filmées en gros plan et viennent le torturer, semblant le menacer, elles nous rappelent de grands moments de ce cinéma NetB et muet.
Malgré le silence on les entend, ces bouches, et cela nous remémore toute la magie du muet en quelques secondes inoubliables.
( petit aparté: c'est certainement une des idées que Hazanavicius veut nous montrer avec ce film, on pourrait certainement se passer du son et des dialogues, trés souvent sans doute, ce que savaient d'ailleurs faire ces réalisateurs (et qui est aussi le theme du héros qui croit que le son n'apporte rien au film et c'est ce qui le perd, alors c'est futé de nous le présenter ainsi) et du coup, les dialogues actuels semblent se dit on tout à coup si souvent inutiles ou superflus et passeraient même facilement pour du remplisssage.
Et pour habiller tout cela, la musique est si bien dosée, si bien intégrée (et superbe en plus, ce qui ne gâche rien, bien sûr) qu'elle s'en fait parfois oublier à tel point que les silences qui la coupent à trois ou quatre reprises semblent en faire partie, et ils sont trés prolongés, jusqu' à une quinzaine de secondes environ, et en deviennent pour le coup "audibles" tant ils sont forts et expressifs, comme pour en appuyer encore l'importance et souligner l'absence de dialogue.
On peut également dire sans trop déflorer le plaisir de la découverte qui vous y attend, que les sentiments qui y sont évoqués sont l'amour propre, le devoir de se remettre en cause, d'aimer ceux qui restent et de leur montrer, la necessité de toujours croire en soi et de perseverer, mais peut etre surtout le "coup de foudre " (ahhh ! cette scène du début; de la danse amoureuse révélatrice du coup de foudre ( que l'on croit réciproque) de l'actrice débutante, qui structure toute l'histoire jusqu' à la conclusion où elle réapparait de facon magitrale ( la danse).
Et c'est ainsi l'histoire du cinéma qui se déroule sous nos yeux, en un hommage masqué qui n'en a pas les cotés sentencieux ou professoraux.
On se régale d'un bout à l'autre? on craint d'en perdre le moindre 24eme d'image et on est fasciné par cette magie que l'on "redécouvre" comme dans notre enfance.
C' est alors qu' au générique final je remarque le nom de Malcolm mc Dowell, ( celebre pour son rôle dans orange mecanique) mais je ne l'ai pas repéré dans le film (role d'un assistant, un caméo) et me dit que je n'ai pas assez ouvert les yeux, malgré tout.
Puis à la fin du générique, une dédicace apparaît (avec photo) pour un certain Kamal al cheick ( 1968 2011 ) " le mec le plus génial du monde"
dont je ne trouve aucune trace sur le net (surement un ami disparu du réalisateur ) si ce n'est celle ci dessous!
serait ce de lui qu'il s'agit ?
http://www.allocine.fr/personne/filmographie_gen_cpersonne=18364.html Alors voilà, vous l'ai je bien vendu ?
Irez vous le voir ?
En avez vous un peu plus envie encore?
Franchement il le mérite et vous mérite, j'en suis convaincu.
Deux Petits additifs :
http://www.filmosphere.com/movie-review/critique-the-artist-2011/http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Artist Cnior