Petit poème impromptu rédigé au bord de la nuit, sans pieds, sans rimes, sans raisons non plus mais c'est tout l'intérêt de la chose. Pas un poème vraiment, juste des mots couchés dans le lit de la nuit, à boire sans modération et à juger avec indulgence...
J'espère que ça vous plaira, je l'ai fait tout exprès pour vous...
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Les chats sont morts finalement
Me dit un chien rencontré au détour d'un chemin...
Comment sais-tu cela, mon ami, lui dis-je?
Je ne suis pas ton ami, je suis un chien
Tu n'es rien qu'un humain
Un humain de rien
Tu ne devrais pas me parler
Et je ne devrais pas t'écouter!
Alors pourquoi le fais-tu?
Parce que je m'ennuie...
Depuis que les chats sont morts, je m'ennuie
Alors quand tu es venu
Toi, petit humain, frêle et tremblotant
Me demander : n'as-tu pas vu mon chat?
Un chat tout noir aux yeux verts
Avec une toute petite tache là, sous le menton?
Je me suis dit : enfin un humain
Un petit humain avec qui je pourrai parler
Même si c'est interdit même si c'est défendu
C'est tellement bon de parler
Quand on est chien
Et de parler à un humain
C'est si rare
On n'en voit plus guère par ici
Le dernier que j'ai vu
C'était il y a longtemps
Il ne m'a même pas parlé
Il s'est sauvé
Un chien qui parle
Ca l'a épouvanté
Mais toi tu n'es pas ainsi
Tu me parles, enfin
Veux tu rester en ma compagnie?
Je te soignerai bien...
Mais non je le vois bien
Tu veux déjà partir
Et me laisser dans ma solitude
Est-ce ma faute si vous les humains
Avez tout détruit autour de vous?
Même les chats que vous aimiez tant...
Vous haïssiez tellement
Tout ce qui n'était pas vous
Vous vous croyiez si grands
Vous qui n'étiez que des enfants
De peur ou d'orgueil
Vous avez saccagé
Les villes et les champs
Les montagnes lointaines
Et les mers profondes
Vous avez failli nous tuer aussi
Nous les chiens
Mais nous vous avons résisté
Tandis que vous les humains
N'êtes plus guère nombreux
A présent...
Ne veux-tu pas rester
Jusqu'à demain?
Mais non tu t'enfuis déjà
Vas-t-en sale humain
Vas-t-en rejoindre
Ton chat que tu aimais tant...
Tous les humains sont morts finalement
Songeait le chien au bord de son chemin...
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Et ça me rappelle cet autre chien qui enterrait la nuit noire sous la terre de sa mémoire, qui prenait le chemin sous son bras et puis partait, en souriant, vers sa mie d'amour...
C'était sur un autre chemin...