BILAN
Comment,sans vous rasez
peut- on épiloguer
sur une union foutue
et 18 ans perdus
vous pensiez qu'ça v'nait d'lui
lui pensait qu'c'était vous
quand ça s'est terminé
votre coeur s'est brisé
de vous il n'voulait plus
votre âme était perdue :
D'abord on n'y croit pas,
au bout de tant d'années,
on pense avoir gagné!
mais avoir gagné quoi?
Le droit d'imaginer
que le plus dur est fait?
Que les enfants grandis,
on se retrouverait.
Orage et tracasseries, engueulades, manque d'argent,
à cause d'une connerie, à propos des enfants;
tout serait oublié, tout ça ça prendrait fin?
on pourrait continuer son bonhomme de chemin?
Maison presque payée, enfants bien élevés,
on pourrait se détendre, peut-être un peu souffler?
Mais sans s'en rendre compte, on s'est voilé la face,
leurrée, on n'a pas vu qu'y avait un mur en face....
On a perdu sa vigilance, on a laché du lest
on a cru qu'ça irait et on n'a pas vu le reste :
même si on l'aimait encore, on l'disait pas souvent...
Normal, de son coté il en faisait autant :
''Il veut r'tourner au foot et moi je n'aime pas ça,
-quoi de plus naturel q'il y aille sans moi!
-le vendredi soir et le samedi matin,
-il va voir les copains, bah! Ça lui fait du bien!
-il travaille, nous nourrit, après tout il a le droit!
-ça n'peut pas aller loin! Il n'y a pas d'mal à ça''
Mais c'qu'on n'réfléchit pas,
c'est que pendant c'temps là
on est seule avec soi
chaque jour, chaque mois.
Les p'tits bobos des gosses, ou bien les grands malheurs...
et faut tenir le coup, faut surtout pas qu'on pleure...
Naïvement on croit qu'il sera soulagé,
qu'il nous en sera gré de ne pas s'en mêler!
Comment s'imaginer
que pendant tout c'temps là
de vous il s'éloignait.
Et vous avez vieilli
bien sûr lui auusi!
Vous, beaucoup plus que lui!
Car il n'est pas resté
pendant toutes ses années
esclave de la maison,
esclave des enfants,
l'a pas tourné en rond
l'est pas mort moralement!
Puis un jour il vous dit qu'ailleurs il est aimé...
une autre désormais veut de lui pour danser,
vous pleurer, vous criez, vous hurlez, peu importe :
Voici venu pour vous le temps des amours mortes...