D'abord , il faut que je vous explique :
Ayant lu cette semaine un petit recueil de phrases et courts textes sur la mort (poesies parfois)
acheté à un MàP de dimanche, j'en ai tiré le texte ci-dessous en concentrant les idées et essayant de tirer la substantifique moelle des plus longues, et les remaniant à ma facon (pour les plus courtes).
Ceci uniquement pour qu'elles soient plus explicites et expriment mieux l'idée principale
que j'en ressentais et qui me touchait le plus profondément. Le texte original étant de Jean Debruynne,
je veux lui rend ici hommage et il faut ajouter que presque tous les textes ont été sujet pour moi
( c'est un tout petit livre) ce qui témoigne de sa grande qualité.
Volontairement, pour que ce ne soit pas lassant pour vous, j'en ai mélé les courtes et les plus longues,
et ce n'est donc pas du tout un classement par ordre de préférence (quoi que pour certaines ...)
Je trouve d'ailleurs que quelques unes pourraient faire de trés jolis et bons haïkus.
A vous d'y trouver votre suc maintenant ! Autant que moi je vous le souhaite.
Et si vous voulez en réponse, me dire lesquelles (par ex) vous ont le plus ému,
touché, fait réfléchir ( un peu au moins ) j'aurai atteint mon but.
Cnior
____________________________________
Tu meurs et je ne meurs pas. Puisque j'écris ta mort. Notre mort n'est que celle des autres.
A l' heure de ma mort, seul ne mourra pas, tout ce qui fait que j'aime.
La vie invente la mort. Ma mort c'est ma mère. Ma mort, je t'aime.
Qui peut être assez puissant
pour créer une tour ausssi haute
qu'on n'en voit le sommet ?
un mur aussi infranchissable que la mort ?
Celui là seul pourra alors,
le jour de notre mort,
nous en révéler la vérité !
Le cri le puis puissant est celui du mort. Le silence.
Mourir est un verbe, mourir est une action, mourir est la derniere action.
Les cailloux et les objets ne meurent pas, l'homme n'est vivant que parce qu'il est fragile.
A quelle heure devais je venir ? A quelle heure repartirais-je ?
La gare symbole des départs, est aussi le lieu de la ville où l'on s'embrasse le plus.
Mourir je te vois. Dans les yeux de l'enfant et ses plus grands pourquoi. Mourir je te vois dans la fleur d' un matin, dans l'araignée d'un soir. sous les mots et les verbes, je te vois, sous le sang de l'histoire, sous l'écorce de l'arbre.
Je te vois et t'entends sous les pas dans la neige et le tic-tac des jours. Mourir je te vois tout au dedans de moi.
Mourir je te vois, tu ne nous quittes pas.
La mort commence par la fin, le dernier jour est son premier, une naissance nouvelle.
Comme on ne peut rien emporter avec la mort, on peut seulement, et c'est déjà beaucoup, préparer
ce que l'on va laisser en partant.
Est ce la necessité ou les habitudes qui me lient à mon enveloppe terrestre ? Suis je lucide?
La mort m'apportera t'elle cette liberté ?
Notre mort après la mort sera t'elle plus longue que notre mort d'avant la naissance ?
Mourir, c'est passer de ce monde ci à ce monde là.
Comment transmettre aux enfants sans rites de passage l'expérience quotidienne de la mort ?
Dans le monde actuel qui fait tout pour l'ignorer.
Quand un jeune sait il qu'il est adulte? A partir de quels jours franchit il l'innocence ?
Mais la mort, la cacher ne l'a jamais arrétée.
La vie est le début de la mort, comme la question est le début de la réponse.
Mourir, c'est le moment ou je cesse de savoir plus de vérité que je ne peux en vivre.
Mort révélation,
mort libération,
mort liberté,
mort fuite,
mort.
Contrairement aux départs en vacances pour lesquels on est en droit de se demander ce que l'on retrouvera,
au retour, de ce que l'on a laissé, et dans quel état, la mort est le départ définitif qui nous permet
de partir libre des contingences matérielles terrestres. Enfin !
Le seul Je qui nous appartiens vraiment, qui nous est propre, c'est le: Je meurs.
Les guerres et les maladies peuvent reculer devant les progrès, nos coeurs et nos rêves meurent encore. Tous.
La mort, ce mur qui est aussi une brêche.
Qu'elle symbolise bien la mort
la vision de cette dernière feuille
d'un arbre mort
virevoltant
jusqu'au sol.
Avant les corps, les mots tombent en poussière.
La mort ne révélant jamais rien, la vie garde les désirs d'enfants, les grandes terres en fleurs,
les sommeils et les veilles, et le feu sous la cendre. Les grands bras de la mort écartant les brouillards,
tous ceux des apparences, et tous ceux de nos peurs, et les yeux du vivant feront leur nid ailleurs.
Tombes:
Jours et nuits leurs visages restent là, empruntés à la cire.
Ils mentent au temps. Leur jeunesse de marbre cachant mal leur mal à vivre, derriere le masque de l'acteur.
Racontant leurs exploits pour qu' on ne les oublie pas.
Vivants.
Mais dèjà morts.
MOURIR, LE MOT POURTANT NE MANQUE PAS d' R.
Epitaphe: Je n'ai pas voulu attendre mon dernier mot pour en faire un.
Cnior
Merci