D' une dramatique actualité
POURQUOI ?
Dans la rue, il y a des portes
maladroitement dérangées par le vent d'automne.
Il y a des chiens
qui voudraient remonter
Jusqu'à la naisssance de celui qui les bat.
Il y a des filles qui ne savent pas
mettre le feu à leurs sourires.
On voit des vieux sur le trottoir,
assis comme des herbes,
un empire de rides sur le visage
ils détournent la tête
pour contempler en eux une plaie verte.
Un aveugle
caché derriere ses lunettes
un violon au bout du bras
ne songe même plus à tendre la main
pour recevoir des poignées de refus.
Le bruit de la radio
s'échappe de toutes les portes qui ferment mal
avec ses jazz qui lapent l'eau faible du coeur.
Pour appeler et fêter le soleil
on tend du linge sale aux fenêtres en loques.
Personne ne sait pourquoi le malheur passe.
Personne ne sait s'il doit rire ou pleurer.
Ecoutez maintenant:
On tape à coups de marteau sur la route.
C'est sans doute la pluie
qui revient d'un pélerinage.
Jean Breton
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Cnior