PROSE : Moment

Prose
Moment
N'avez vous jamais croisé, lors d'une proximité de passage, plus ou moins fugitive, en vous trouvant par le fait du hasard assis à coté ou derriere, au cinéma, dans un transport en commun, au spectacle, derriere une personne dont le visage, que vous ne voyez que partiellement vous ébloui tant que vous ayez soudain l'idée surprenante subite et incensée d' échanger avec elle un baiser.
Rien qu'un baiser, sans aller plus loin, mais en ayant le sentiment que ce baiser serait inoubliable.
En observant ses mains vous trouvez qu'elles n'ont pas l'age de son visage, et de sa peau particulierement.
Vous vous demandez comment cela est possible. Comment est il possible d'avoir une telle peau, une peau aussi sensuelle et attirante.
Et cela ne renforce que plus la fascination que vous avez pour ce visage, et l' idée que vous vous faites de ce baiser n'en devient qu'encore plus remplie de promesse d'inoubliable.
Alors vous jetez discretement de plus en plus de regards pour graver en vous la vision de ce visage que vous rapprochez de la perfection, et que vous ne reverrez certainement plus.
Vous portez alors attention à sa chevelure que vous trouvez également ensorceleuse, émouvante. Cette chevelure qui représente si bien la femme, cette chevelure que Mallarmé a si souvent décrite et dont lui meme disait ne pas trouver assez de mots pour en décrire l'attirance et les beautés.
Et de voir ce visage et deviner ces lèvres ne fait qu'augmenter votre trouble à tel point que le reste du corps ne vous interesse même pas, là n'est pas la cause de votre interet, ce visage et cette chevelure suffisent à vous troubler pour toujours.
Vous vous demandez alors que faire pour en avertir cette personne et lui en faire connaitre votre émoi sans la troubler, surtout si elle est accompagnée.
Peut être écrire un tel petit mot que vous lui glisseriez discrètement à la main sans lui demander une réponse mais pour avoir au moins la satisfaction de l'avoir prévenu du trouble qu'elle avait soulevé en vous par sa seule présence à vos cotés, ce qui pensez vous l'en remercierait un peu.
Mais voilà que vous arrivez à destination ou que le spectacle est fini, et vous n' avez évidemment pas eu le temps d' achever et de mener à bien votre idée, et vous devez la laisser s'éloigner et disparaître pour toujours de votre vie sans pouvoir réagir.
Et cette émotion restera en vous de longs moments et reviendra régulièrement vous troubler, vous en êtes convaincus.


Que penses tu de mon petit texte Crissine ?
et votre avis à tous m'interesse aussi bien sur ! donnez le moi sans hésiter.
( je ne ferais pas comme pesked29 et ne vous demanderai pas de la supprimer).

Cnior

Alors maintenant si on veut casser le charme , on peut donner des fins differentes à cette histoire et en faire autre chose.
par exemple au choix version II
-----------la déception ( du spectateur )--------------

C'est alors qu' au cours de la premiere chanson ou l'artiste demande aux spectateurs de taper dans leurs mains vous vous apercevez qu'elle tape à contre temps.
Et vous avez horreur de ca .
Décidement ce sont ces mains qui déjà avait une peau qui aurait du vous montrer que vous ne deviez pas vous faire d'illusions sur son âge qui vous déçoivent à nouveau.
Vous vous dites que ces mains dont on dit qu'elles parlent malgré nous, brisent vraiment le charme qui n'opère tout à coup plus du tout.
D'autant plus que lorsqu'elle se retourne vers vous ( pourquoi seulement maintenant ? ) vous la voyez alors de face, et la peau que vous aviez sublimée se révèle sous son vrai jour et revèle ces petites rides somme toutes banales mais si décevantes pour votre imagination qui retombe alors et brise totalement ( vous l'oubliez sur le coup) votre rêve de baiser fabuleux.
Et elle rejoint alors la communauté de la banalité des visages.

Cnior

vraiment désolé pour le rêve brisé

Et pour encore un peu plus casser le charme, cette fois ci sur l'auteur lui même,
on peut aussi en faire par exemple une version III
( a lire directement après la première)

------------------ le charme brisé -----------------

C'est alors que le spectacle fini vous vous levez et au même instant vous sentez que vous avez une odeur désagréable qui vous semble bien provenir de vos pieds comme vous l'aviez cru sentir, ce que confirme le regard assassin que vous lance la personne qui l'accompagne et qui était assise juste devant vous.
Vous ne savez alors littéralement pas où vous mettre, vous vous téléporteriez instantanément sur la lune si vous le pouviez, et vous ne craignez alors qu'une chose c'est qu'elle aussi vous adresse le même regard que sa copine.
Fort heureusement, elle passe devant vous sans vous adresser un regard et vous n'avez plus, en une seule seconde le moindre souvenir de vos fantasmes de l'heure précédente.
Vous rentrez alors chez vous déconfit, et dés que vous y êtes, vous sautez dans la douche et vous vous jurez que l'on ne vous y reprendra plus, quitte à arriver en retard la prochaine fois et même si vous deviez user tous les savons de Marseille.

Cnior

Vraiment ce n'est que de la prose, dont le but est de distraire, il n'y a que peu de ressemblance avec les situations reelles (quoi que ) Alors ne soyez pas fachés s'il vous plait par l'une ou l'autre version.

J'aime ce romantisme Cnior, ô combien...
La naissance d'un désir fou, saturé d'émotion, solitaire, par un parfum, une ambiance musicale ou par le mystère d'une voix intérieure.
Du même ordre, peut-être, mon bonheur d'être au dernier rang d'une petite salle de ciné où il y a très peu de monde, dans une sorte d'application à "absorber" je ne sais quelles ondes...

Merci Cnior...

Suis allée voir hier le dernier film de Woody Allen qui doit absolument virer l'intello qui choisit ses titres en français... Le thème était celui de l'emprise d'une voyante (de surcroît prénommée Cristal), le titre aurait pu être aussi simple, au lieu de "vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu", parfaitement indigeste.
Allen est dur avec ses personnages... ses dialogues m'ont beaucoup plu.

Oui Chricaillou,
malgré son grand succés en france, je trouve qu' il y est encore trés mal rendu compte des oeuvres d'Allen.
On pourrait tiens, lancer un petit jeu entre nous pour trouver un titre qui nous plairait plus.
Je n'ai pour ma part pas été encore le voir, mais je comprends ton point de vue et tes remarques.

Trés "touché" aussi par ta description de cette " sensation du dernier rang dans une salle vide".
Et heureux de lire ton remerciement pour mon petit texte, les oeuvres que tu nous livres régulierement respirant ces petits moments de sentiments furtifs avec une grande sensibilité.

Cnior